Le red ball express filmé à Courville Lors de son passage, un film a été réalisé dont vous pouvez trouver l'intégralité en cliquant sur le lien ci-dessous Vous y verrez le passage du convoi rue d'Illiers avant de s'orienter vers Chartres. |
Le Red ball expressComment ravitailler des armées en campagne dans l’urgenceUne irrésistible chevauchée aux conséquences négligées 27 juillet 1944 le front allemand s’effondre sous la pression des troupes américaines engagées dans l’opération Cobra. La 3eme armée du Général Patton peut entrer dans la danse en attaquant sur trois fronts en pénétrant en Bretagne, vers les bords de Loire et en direction de Le Mans. Situation inédite dans l’histoire guerrière. Le 11 aout le Mans est libéré, le 15 Saint Malo et une partie de notre département recouvre la liberté. Chartres libéré en totalité le 19 permet d’avancer vers Fontainebleau qui tombe le 23 continuant le contournement de Paris dont la conquête n’est pas prévu dans le plan. Ce sera sans compter sur l’insurrection parisienne qui force la main du Général Einsenhower, commandant en chef des armées alliés. Il donne mission à la 2eme division blindée du Général Leclerc accompagnée de la 5eme division d’infanterie américaine de libérer la capitale. La ruée de l’armée Patton semble irrésistible. Chalon en Champagne est libéré le 29 aout, le 31 Verdun accueille ses libérateurs. Mais le 1er septembre la dynamique est brisée, la 3eme armée est obligée de s’arrêter faute de carburant. La crise du ravitaillement des armées alliés pourtant prévisible éclate comme une bombe. Les deux armées américaines de tête consomment à elles seules 3 millions de litres d’essence pour la seule journée du 24 aout. Pourtant, les stocks existent en Normandie, où ils ont été amassés depuis le mois de juin. L’allongement des lignes de communications, la destruction systématique des ponts et des lignes de chemin de fer entrave le fonctionnement de l’intendance. De plus il faut ravitailler Paris, un autre aspect qui n’avait pas été prévu par les planificateurs. Une improvisation à l’américaine Comment apporter ces stocks de munitions, nourriture, ravitaillement en tout genre ainsi que le précieux carburant ? L’ingéniosité va le résoudre. Dès le 25 aout l’opération appelée Red Ball Express est lancée. En 5 jours 132 compagnies de transport routier sont mobilisées. L’artillerie et le génie doivent céder camions et chauffeurs. Une noria est organiser avec une route montante et une descendante empêchant tous croisement de véhicule qui roulent à 25 miles/h soit environ 40 Km/h. Jour et nuit les chauffeurs se relaient Les hommes et les véhicules souffrent. Une pause de 10 minutes est autorisée à la fin de chaque heure. Les accidents se multiplient par assoupissement du chauffeur ou défaillance mécanique. Qu’à cela ne tienne, les camions accidentés sont poussés sur le bas-côté, le trafic ne doit pas s’arrêter. Des dépôts sont constitué tout d’abord à Chartres jusqu’au 10 septembre puis à Sommesous jusqu’au 20 septembre. Chaque unité vient puiser dans ces stocks avec ses propres moyens de transport son ravitaillement. Le 5 septembre se sont 89000 tonnes qui ont été livrés au dépôt de Chartres. Dans la même journée 24000 camions chargent leur cargaison à Saint Lô, départ de la route. Des centaines de policiers militaires sont répartis le long de la route pour réguler la circulation. Les civils ont interdiction d’utiliser ces voies. Le Red Ball Express fonctionnera jusqu’au 20 septembre. Entretemps le génie américain aura remis en état 2400 km de voie ferrée permettant au train de prendre le relai. Les escadrilles de C47 Dakota auront également été mises à contribution pour transporter les célèbres jerrycans de carburant. Un bilan en trompe l’œil. Son cout de fonctionnement sera exorbitant. En effet le Red Ball Express consomme à lui seul 300 000 gallons d’essence pour ses propres véhicules, soit près de la moitié du carburant transporté. Des stations-service de carburant sont disposées tous les 60 miles à côté des aires de repos. A cela il faut ajouter l’entretien des routes, la gestion et l’approvisionnement des points de ravitaillement pour les chauffeurs et des ateliers de réparation pour les véhicules. L’usure du matériel est également problématique, 2500 camions sont à réparer à la mi-septembre. A la fin du même mois ils seront 5700. La surcharge des véhicules autorisée par l’état-major entraine une surconsommation de pneus. 55 000 doivent être changés tandis que 44 000 sont à réparer pour le mois de septembre. Bilan mitigé, certes, mais qui permit de passer la crise jusqu’à la monté en puissance du chemin de fer et l’ouverture des ports du nord et de la Belgique raccourcissant de fait les chaines d’approvisionnement. Courville au cœur du dispositif La route traversait notre ville en suivant la route nationale 23. Le contournement n’existant pas à l’époque les véhicules entraient par la rue de Chartres, puis Aristide Briand, ils tournaient à gauche Avenue Thiers empruntaient la rue des canaux puis celle de l’Ile pour finalement se diriger vers Nogent le Rotrou.
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