Le red ball express filmé à Courville
Lors de son passage, un film a été réalisé dont vous pouvez trouver l'intégralité en cliquant sur le lien ci-dessous
Vous y verrez le passage du convoi rue d'Illiers avant de s'orienter vers Chartres.
Passage du Red Ball Express
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Un vitrail pour la Paix
De la fureur des hommes naissent le drame et les destructions. De la paix et de la concorde des mêmes hommes naissent l’art, la grâce et la beauté. Cette maxime s’applique à un des vitraux de notre église Saint Pierre. Découvrons son histoire qui la relie à celle de notre ville.
La guerre est arrivée à Courville 14 juin 1940, l’exode charrie son flot de réfugiés fuyant l’avance de l’armée allemande que rien ne semble pouvoir arrêter. La migration s’étire sur les routes de l’ouest et du sud avec pour destination la traversée de la Loire ou les côtes de l’océan Atlantique. A 17 heures, une escadrille de bombardier à croix noires survole en enfilade les rues de Chartres et Aristide Briand en lâchant leurs bombes. Celles-ci tombent de part et d’autre de l’église et jusqu’à l’angle de rue de l’Eure, tuant 8 personnes. La ferme Chaboche, celle de la Gravonnette et l’église Saint Pierre sont touchées par les déflagrations. Des pierres se décrochent des murs et les vitraux sont sérieusement endommagés. Si l’ensemble des 22 verrières refaites à la fin du XIXe siècle par la maison Huchet du Mans présente un intérêt moindre, il n’en est pas de même du vitrail dit de Saint Jacques datant du XVIe siècle. Chef d’œuvre de la renaissance il est classé à l’inventaire du patrimoine depuis le 17 novembre 1906.
La libération approche mais il faut en payer le prix Le 24 juin 1944, un avion de chasse américain certainement pris à parti par un avion allemand, largue ses deux bombes afin de s’alléger et mieux manœuvrer. Elles explosent dans le jardin de l’autre côté de la rue de Chartres face au clocher. Cette fois les dégâts sont plus important la puissance des déflagrations a arraché une partie de la couverture de la nef et du clocher. Les vitraux sont complétement pulvérisés.
Une église fermée au culte L’urgence est de protéger l’édifice des intempéries. Des plaques de bois obstruent les fenêtres et des bâches recouvrent la couverture. La restauration est prise en charge par les beaux-arts, mais l’absence de matériaux dans cet immédiat après-guerre ralenti les travaux. Les meneaux des fenêtres ne seront remplacés qu’en 1950 et les derniers vitraux remis en place à la fin des années 60.
Un vitrail pour la paix Au printemps de l’année 1944 sachant que les combats de la libération étaient imminents, le chanoine Balland, curé de la paroisse émet le vœu qu’un vitrail dédié à la Vierge soit offert en reconnaissance à celle-ci, si la paroisse était épargnée. Malgré 14 bombardements au cours des mois de juin, juillet et août, la ville s’en sort avec peu de dégâts. Trois enfants meurent cependant dans l’embrasement de l’essence répandue au sol de la rue Carnot suite à la chute d’un réservoir supplémentaire d’avion. Après la mort du chamoine BALLAND en 1946 les paroissiens décident de réaliser son souhait en offrant en ex-voto ce vitrail dit du « vœu de Courville ». Les travaux sont supervisés par Jean Trouvelot architecte des beaux-arts. L’échafaudage nécessaire à la pose du vitrail est installé par l’entreprise de maçonnerie Buloup pour un montant de 16446 Francs. L’inauguration aura lieu le dimanche 29 avril 1951. La bénédiction solennelle sera officiée par Monseigneur Harscouët évêque de Chartres assisté de Monseigneur Lejards Vicaire Général.
Une œuvre d’art chargé de symbolique. Le célèbre vitrailliste chartrain Gabriel Loire (1904-1996) la conçoit et soumet son carton ainsi que le devis qui s’élève à 285 000 Francs le 4 janvier 1950 à la paroisse.
Laissons-lui le soin de la décrire. Au centre du vitrail : la Vierge envoie sur Courville protégé la colombe de la paix. En bas : L’église, une rue, des maisons de Courville formant un seul bloc pour montrer l’union paroissiale. De chaque côté : Deux anges : l’Ange Gabriel de l’Annonciation avec un lys, l’Ange Michel avec son épée, étendent le manteau de la vierge, manteau symbolisant la protection pendant la guerre et dont l’ouverture par les anges marque la libération. Dans le haut des lancettes latérales : deux anges chantent le calme et la paix Dans les tympans : 3 anges représentent les mystères joyeux, douloureux, et glorieux, symbolisant les prières protectrices. Dans les écoinçons : des blés et des pommes rappellent la Beauce et le Perche. En avril 1951, il envoie une note sur la conception du vitrail. Il précise, que celui-ci a été exécuté en complet accord avec le ministère des beaux-arts et avec son approbation. L’exécution a été faite entièrement en verres antiques sertis de plomb. Vitrail volontairement très morcelé pour permettre le jeu des verres, pour réduire au minimum les modelés ou traits à la grisaille cuite au four; de façon à assurer d’une part, un plus grand jeu et une plus grande variété de couleurs, d’autre part une plus grande solidité des panneaux et enfin une plus grande inaltérabilité du vitrail. Les tons choisis s’apparentent à ceux qui étaient autrefois dans cette architecture, toutefois et c’est logique, la composition et le dessin marquent l’époque où ce vitrail a été exécuté.
Le programme des verrières n’est pas terminé. La pose des vitraux de la nef, du chœur et de la chapelle de Saint Joseph est mise en œuvre par la maison Lorin de Chartres à partir de 1957.Les tra aux vont s’étaler jusqu’en 1970. Etrangement les deux autres fenêtres de la chapelle de la Vierge resteront orphelines de leur vitrail et garderons leur obturation de planches. Il faudra attendre 1998 pour que l’œuvre soit achevée. Jacques Loire en assure la réalisation d’après les maquettes de son père Gabriel. Les architectes Jacque Troulot et Marie Louise Petit supervisent les travaux.
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