La salle Pannard
La salle Pannard
La salle Pannard
Moulin de Charreau
La salle Pannard
Eolienne Bollée
La salle Pannard
La salle Pannard
Eglise Saint-Pierre
La salle Pannard
Le Moulin de la ville

Histoire de la salle Pannard


Une salle pour la fête

De temps immémoriaux les assemblées populaires, rythmés par les fêtes religieuses et les travaux agricoles se déroulaient en plein air. Seules les annonces publiques du seigneur étaient lues sous la halle. A partir du XIXe siècle le développement des célébrations civiques, bals, comices agricoles, soirées théâtrales et autres réunions citoyennes et politiques incite à créer des lieux dédiés pouvant les accueillir.

 

Une ambition novatrice

L’essor économique de la fin du XIXe siècle ouvre une période de prospérité et de développement importante pour notre nation. Le traumatisme du conflit franco-prussien s’estompe peu à peu. L’empire colonial atteint son apogée. Les modèles, artistique, culturel et social sont enviés et copiés dans le monde entier. Notre ville n’échappe pas à cette émulation. Les fêtes se développent sous l’impulsion des associations. Le comice agricole dont la première édition courvilloise a eu lieu en 1853 incite la municipalité à construire une salle des fêtes. Le banquet, le bal la remise des récompenses ainsi que les différentes festivités étaient abrités par une tente que la municipalité louée à un entrepreneur de bal. Le projet se veut novateur et avant-gardiste car très peu de villes possèdent un tel équipement. Le conseil Municipal approuve la construction d’une salle municipale par 10 voix contre 4 le 1er décembre 1897.

 

Du choix de l’emplacement

Lors de la même réunion, M. Armand PELÉ Maire explique que Madame HOUBY souhaite vendre sa maison Rue PANNARD et que son emplacement serait idéal pour l’édification d’une salle des fêtes. Le débat s’ouvre mettant en avant d’autres propositions dont celle de démolir la chapelle Saint Gille. Il est également évoqué, qu’il serait judicieux d’acheter la maison de Mme PEIGNÉ contigüe à celle de Mme HOUBY.

Après plusieurs tours de votes la décision d’acheter la maison HOUBY pour un montant de 6000 Francs et de se réserver l’achat de la maison PEIGNÉ est actée. Lors de la séance du 11 février 1898, une proposition des héritiers PEIGNÉ pour une vente au prix de 4000 Francs est soumise au Conseil Municipal. L’achat de ladite maison est entériné après un vote à bulletin secret à la majorité de 7 voix contre 5.

 

Le projet prend forme

La séance du Conseil Municipal du 4 juin, nous apprend que l’enquête publique n’ayant donné lieu à aucune remarque, rien ne s’oppose à la réalisation du projet. Les plans et devis des travaux sont dressés par Armand Mouton architecte à Chartres. Le montant totale des travaux à exécuter s’élève à la somme de 31406 Francs et 15 centimes. La dépense générale du projet en comptant l’achat des deux maisons et les frais d’acte s’élève à 43000 Francs. Pour financer l’opération un emprunt de 43000 Francs est contracté.

 

Une construction classique et une organisation exemplaire

Une façade monumentale percée d’une porte axiale prolongée par une fenêtre en plein cintre et d’un imposant fronton accentue l’altimétrie. Deux fenêtres latérales rythment la façade. Deux élégants médaillons qui les surplombent l’égayent. Piliers et cordons de briques rouges de la briqueterie Chabot et blanches de la briqueterie Mouton de Chartres animent la façade. La pierre de vergelé (le vergelé est une appellation de pierre se trouvant juste au-dessus du banc de Saint Leu d’Esserant département de l’Oise) achève la décoration. Le perron de 5 marches en pierre de Berchères donne la noblesse à l’édifice.      Entrons dans le bâtiment, un vestibule dessert à gauche un guichet, à droite un vestiaire le tout surplombé d’une tribune. La salle d’une capacité de 400 personnes est éclairée par 10 fenêtres et deux portes fenêtres permettant l’évacuation rapide du public. Au fond un espace est prévu pour une scène démontable. Deux annexes sont établies de chaque côté du bâtiment, celle de droite pour ranger le matériel et celle de gauche pour établir une cuisine pour les banquets. L’éclairage est assuré par des lampes au gaz.

 

Derniers préparatifs avant l’ouverture.

Le règlement et les tarifs pléthoriques sont voté le 26 avril 1899. Un mois plus tard est validé l’achat de 200 chaises auprès de Monsieur THIREAU, tapissier et marchant de meubles à Courville au prix unitaire de 2 francs 85 centimes pièce.

 

L’inauguration

Dimanche 14 mai 1899 le grand jour est arrivé. C’est sous la pluie que les invités sont accueillis en gare au train de 4h30 de l’après-midi par le Conseil Municipal, les pompiers et la fanfare. Monsieur Chautemps député de la Haute Savoie, ancien Ministre des colonies représentant le gouvernement préside la cérémonie. C’est en cortège que cet aéropage se rend vers la salle PANNARD. Monsieur le Maire fait les honneurs de ce « temple » de la fête et conclue la visite par un vin d’honneur.             

 Le cortège se reforme pour se rendre devant la mairie afin d’écouter un concert de la fanfare dirigée par son chef Auguste SCHIMER. Pendant ce temps la salle des fêtes est aménagée pour recevoir les convives du banquet.

 

Le banquet

C’est placé sous la Présidence de Monsieur CHAUTEMPS entouré de Messieurs Armand PELÉ Maire, Henri-Martial PELÉ conseiller Général père du précédent, Monsieur THIBONNEAU, Secrétaire Général de la Préfecture et de Monsieur Armand MOUTON architecte que l’incontournable banquet par souscription préparé par Monsieur LEGALLOIS du Café de Chartres est servi à 6 heures et demie du soir. Les nombreux convives remplissent pour la première fois la salle.

 

 

 

Une salle trop petite ?

A peine inauguré la décision est prise en réunion de Conseil Municipal le 13 avril 1900 de construire une scène avec rideau et décors. Dès 1913 un projet de construction d’une annexe à la salle est proposé par Georges MAUNOURY Architecte à Chartres. Celui est abandonnée pour cause de guerre et de difficultés économiques qui s’en suivent. Ce n’est qu’en 1948 que celui-ci voit le jour. Les travaux conséquents comprennent la construction de deux collatéraux. Celui de gauche en prolongement de la cuisine abrite le bar et des loges sont ajoutées en fond de scène. Une cabine de projection cinématographique est installée en emprise sur la tribune. L’inauguration a lieu le 20 juin 1948.

 

Témoin des fêtes courvilloise et de la vie des courvillois.

Depuis 125 ans « notre » salle PANNARD est le témoin des innombrables représentations théâtrales, concerts, banquets, fêtes de mariage, réunions politiques, bals et autres soirées dansantes et autres animations. Le dramatique accident de chemin de fer du 14 février 1911 la transformera en chapelle ardente, pour en accueillir les victimes. Le général de Gaulle, foulera son parquet lors d’une réunion politique le 14 janvier 1950. Si ses murs pouvaient parler ils nous compteraient d’innombrables anecdotes festives, dramatiques ou cocasses Nous avons tous en mémoire des moments de vie que nous y avons vécu. Elle est le témoin de l’histoire des courvillois, notre histoire.